Réalisatrice

Comme la plupart des grands réalisateurs qui l’ont inspirée, Isabelle Boni-Claverie commence très jeune son éducation de cinéphile. Accompagnant sa mère journaliste dans les salles de montage, elle joue avec les bobines de films et visionne des dizaines de fois West Side Story ou Grease sur le magnétoscope VHS de la maison. Plus tard, elle découvre Antonioni, Scorcese, Cassavettes, Oshima et Wong Kar-Wai. Elle qui se voyait écrivain (son premier roman, La Grande Dévoreuse, écrit à 17 ans a été primé), qui fait des études de lettres à la Sorbonne puis en Histoire de l’art à l’école du Louvre, déclare « je me suis laissée happer par le cinéma ».

Sur le plateau de Le Génie d’Abou

De 1994 à 2000, elle dirige ainsi les pages cinéma de la prestigieuse revue d’art contemporain, Revue Noire, où elle explore les multiples facettes du cinéma africain et de sa diaspora. Une rencontre décisive avec la cinéaste Claire Denis la convainc d’opter définitivement pour le cinéma. Elle entre à la FEMIS dont elle sera diplômée en 200

Depuis, Isabelle Boni-Claverie a réalisé aussi bien des documentaires pour la télévision que des courts métrages.  Avec un certain succès. Elle est d’abord remarquée au sein de la profession – deux de ses premiers courts métrages, Le Génie d’Abou et Pour la nuit sont primés dans des festivals internationaux -, puis par un plus large public.

Isabelle Boni Claverie est particulièrement connue en France pour son documentaire Trop Noire pour être Française ?, qui a rencontré un réel succès dès sa première diffusion en 2015 sur la chaine franco-allemande ARTE.

Inspiré de son histoire personnelle, ce film entremêle le destin particulier de ses grands-parents (un couple mixte à une époque où il n’était pas admis qu’un Noir épouse une Blanche) à une analyse des discriminations qui continuent de frapper les Noirs de France.

Ce film (et le livre qui a suivi) atteste de son désir de raconter les histoires de toutes celles et ceux qui restent sous représenté-e-s au cinéma et dans la littérature.